Vous êtes un manager tenace et vous avez envie de “débloquer” quelqu'un depuis longtemps ? De renouer le dialogue ? Vous vous sentez une âme de sauveur mais là, vous séchez ?

Il se noue parfois des relations étranges entre manager et managé : Arthur semble vouloir aider Perceval à tous prix (Kaamelott, Alexandre Astier – depuis 2005), alors même que rien de ce qu'il fait ne semble marcher.

 

Voilà une liste à balayer pour essayer de prendre le sujet par l'autre bout.

 

Avez vous cherché à laisser le lead à l'autre dans la relation ?

Pour le moment, vous vous creusez la tête pour proposer des solutions : dures, douces, gentilles, en co-construction ou en imposition.

Mais avez-vous essayé de vous montrer démuni et sans solution ? Cela vous paraît fou ? Rappelez-vous que vous n'obtenez rien aujourd'hui… Comment cela pourrait-il être moins bon ?

Concrètement, venez à un entretien annuel sans objectif à proposer. Exprimer clairement votre impuissance : “Franchement, je ne sais pas comment faire.”, et laissez la gêne s'installer. Sortez de l'échange sans aucune solution et regrettez-le sans menace : “Nous n'avons pas trouvé, tant pis”.

Il faut se rappeler que dans une relation où vous faites des tas de propositions, si je ne trouve pas la proposition parfaitement à mon goût j'ai intérêt à attendre la suivante. Mais que faire face au vide ?

Vous êtes face à du mauvais esprit… Soyez filou !

Au lieu de dérouler des certitudes et des avis définitifs, le Pape François exprime ses doutes et propose des réflexions… Et il fédère, y compris en dehors des catholiques fervents et même de la chrétienté : il ne fait pas peur.

 

Avez-vous essayé de ne pas être vous-même ?

Comme tout le monde, vous avez vos valeurs, vos principes. Vous pensez bien faire et votre méthode marche avec la plupart des gens… Alors ?

Alors vous avez fait de ce cas une affaire de principe, un défi personnel, et vous avez décidé que “moi vivant, je trouverai la faille”.

→ C'est un comportement très typé PARENT (cf. Analyse Transactionnelle). Le droit est de votre côté certes, mais ça ne marche pas.

Vous pouvez essayer un comportement ADULTE : mettre à plat sans fioriture, directement et de façon factuelle le problème : “Nous n'arrivons pas à travailler efficacement ensemble, c'est improductif et cela n'est intéressant ni pour toi, ni pour moi. Trouvons ensemble une solution satisfaisante.”.

Vous pouvez essayer un comportement ENFANT : trouver l'occasion de jouer ensemble et de faire une action qui n'a rien à voir avec lui ou elle. Une action de créativité, un benchmarck de concurrents, une conférence (même mauvaise, vous pouvez vous en moquer).

Réciproquement (mais c'est plus rare) si vous avez enfermé votre relation en ADULTE / ADULTE et que n'arrive plus à sortir une quelconque originalité de la relation, ou une relation ENFANT / ENFANT qui est devenue familière et amicale mais pas plus efficace ou dans laquelle on joue à se piéger, sans intérêt non plus… Etc.

Revoyez le mode relationnel, même brutalement. Pensez à la grenouille !

Le spectaculaire retournement de situation de la campagne de 1995 en faveur de Jacques Chirac est en partie du à la recherche d'une attitude plus sympathique et proche des gens, aidée par les guignols de l'info… Une irruption de l'enfant dans un moment très parent/adulte.

 

Pourquoi n'abandonnez-vous pas ?

Depuis le début, vous gérez le problème avec votre collaborateur directement. Vous avez fait des entretiens de recadrage, des entretiens annuels avec différentes stratégies. Vous avez essayé la reconnaissance des petits efforts, vous avez fait des concessions, vous avez aussi essayé d'être ferme ou la sanction.

Mais rappelez-vous votre sociodynamique : si vous avez affaire à un opposant de vos projets, il ou elle ne veut pas vous aider et se mure dans son attitude. Quelle qu'en soit la raison, elle vous implique probablement vous, son manager. 

Du coup, la stratégie des alliés vous recommande d'économiser votre temps. D'abord parce que vous n'arrivez à rien et que cette relation vous mine le moral et ne produit rien. Elle vous rend moins présent avec les autres, peut-être même irritable ou moins combatif.

En agissant ainsi (mais sans exclure le collaborateur pour autant), vous obtiendrez plus de succès (c'est bon pour le moral) et vous aurez peut-être la surprise de voir votre opposant changer sans que vous agissiez directement sur lui parce que sa position lui paraîtra moins enviable que celle des autres. Bref, si vous n'arrivez pas à convaincre, rendez désirable les alternatives y compris la sortie dans les cas extrêmes.

 


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